A propos du Cube
Le Rubik’s Cube (parfois désigné en français sous le terme de Cube de Rubik ou simplement Cube Rubik) est un casse-tête inventé en 1974 par le Hongrois Ernő Rubik, et qui s’est rapidement répandu sur toute la planète au cours des années 1980.
C’est un casse-tête géométrique à trois dimensions composé de 26 petits cubes (il n'y a pas de cube central) qui, à première vue, paraissent pouvoir se déplacer sur toutes les faces et ont l’air libres de toute attache sans tomber pour autant. Un système d’axes, dont le mécanisme a été breveté par son auteur, Ernő Rubik, se cache au centre du cube.
Historique
Le Rubik’s Cube est inventé en 1974 par Ernő Rubik, un sculpteur et professeur d’architecture hongrois, qui s’intéresse à la géométrie et à l’étude des formes en 3D. Ernő obtient en 1975 le brevet hongrois HU170062 pour le "Magic Cube", mais ne demande pas de brevet international. Le produit est testé en 1977, et les premiers cubes se vendent peu après dans les boutiques de jouets de Budapest.
L’idée initiale de Ernő Rubik était de construire le cube afin d’amener ses étudiants à deviner quel était son mécanisme interne, comment les petits cubes pouvaient tourner suivant trois axes tout en restant solidaires, et donc de les amener à réfléchir en 3 dimensions. Ce n’est qu’ensuite qu’il eut l’idée (sur la suggestion d’un ami) de colorer chaque face d’une couleur différente, constatant alors qu’après mélange, l’ordre initial du cube s’avérait extrêmement difficile à retrouver. Il eut alors l’idée de le commercialiser en tant que « casse-tête » mathématique.
En Hongrie, le cube gagne en popularité par le bouche-à-oreille, et est bientôt connu dans toute l’Europe. En septembre 1979, à l'instigation de Bernard Farkas, un accord est signé avec Ideal Toys pour distribuer le cube mondialement. Ideal Toys renomme alors le cube « Rubik’s Cube » et les premiers exemplaires sont exportés de Hongrie vers mai 1980, en direction de Londres, New York et Paris.
Aujourd’hui le Rubik’s Cube est distribué sous licence par de nombreux distributeurs par le monde. Il est distribué par Winning Moves en France et par Jumbo en Belgique.
Le Rubik’s Cube atteint son maximum de popularité au début des années 1980. Plus de 100 millions de cubes sont vendus entre 1980 et 1982. Le « Rubik’s Cube » gagne le prix des distributeurs de jouets britanniques en 1980 et de nouveau en 1981. De nombreux jeux similaires sont distribués peu de temps après le Rubik’s Cube, notamment le « Rubik’s Revenge », une version 4×4×4 du Rubik’s Cube. Il existe aussi une version 2×2×2 et 5×5×5 (connus respectivement sous les noms de « Pocket Cube » et de « Professor’s Cube »), et des versions dans d’autres formes, comme la pyramide ou le tétraèdre. Depuis Juin 2008, les modèles 6×6×6 et 7×7×7 sont sortis sous la marque V-cubes.
Depuis, dans la série des V-cubes sont aparus les cubes 11x11x11 et etc, remarquablement plus résistant que la marque Rubik's sauf pour le 3x3x3
Description
Le Rubik’s Cube est un cube dont chaque face est divisée en neuf cubes miniatures qui peuvent tourner indépendamment des autres. En fait le cube est composé d’un axe central portant les centres des 6 faces, de 8 cubes de coin à 3 faces visibles et de 12 cubes d’arête à 2 faces visibles. À l’état final, chaque face du cube de Rubik est d’une couleur homogène et différente des autres, mais la rotation indépendante de chaque face provoque un mélange des petits cubes de coin et d’arête.
Le but du jeu est, après avoir mélangé les six faces, de manipuler le cube pour tenter de lui rendre son apparence d’origine, avec les six faces de couleurs unies. Les couleurs des faces du cube original sont : blanc en face de jaune, vert en face de bleu, orange en face de rouge. Si le blanc se trouve sur la face supérieure et le bleu sur la face avant, alors le rouge est à gauche et ainsi de suite. Sur les copies non originales, les positions relatives des faces de couleurs et même parfois les couleurs peuvent changer.
Il en est sorti de nombreuses variantes de forme (dodécaédrique, étoilé, sphérique, à angles rabattus, etc.), de taille (2×2×2, 4×4×4, etc.) et de décoration (par exemple sous forme de calendrier, imposant un exercice quotidien pour les mettre à la bonne date).
La pratique du Rubik’s Cube est le speedcubing et consiste à la résolution du cube en un temps le plus court possible. On peut arriver, avec suffisamment d’entraînement, à quelques minutes. Les meilleurs, cependant, le font en moins de 15 secondes.
Il existe différentes techniques, consistant à réaliser des séquences comportant une dizaine de mouvements. Les techniques les plus utilisées consistent à construire la « croix » d’une face avant de finir cette face. On termine ensuite les arêtes de la tranche intermédiaire. Puis on résout la dernière face en orientant puis permutant les cubes qui la constituent. Ces méthodes sont nommées « Layer by Layer » pour « couche par couche » .
Complexité du problème
Le nombre de positions différentes est de 8 × 37 × 12 × 210 = 11 × 72 × 53 × 314 × 227 = 43 252 003 274 489 856 000 (c’est-à-dire plus de 43 milliards de milliards de combinaisons), dont 1 seule correspond au cube fini. Pour donner une idée du nombre de combinaisons, en passant en revue 1 milliard de combinaisons différentes par seconde, cela prendrait plus de 1 200 ans pour les épuiser toutes.
Cela se calcule comme suit :
- Chaque arête peut prendre deux orientations possibles. Étant donné qu’on ne peut pas changer l’orientation d’une arête seule, l’orientation de toutes les arêtes fixe l’orientation de la dernière. Cela nous donne 211 possibilités d’orientation des arêtes.
- Chaque coin a trois orientations possibles. De même, on ne peut pas retourner un coin seul, l’orientation du dernier coin est donc fixée par les autres. Cela nous donne 37 possibilités d’orientation de coins.
- Les arêtes peuvent s’interchanger entre elles, ce qui nous donne 12! possibilités de positionnements pour les arêtes.
- Les coins peuvent s’interchanger entre eux. Cela fait 8! possibilités.
- Mais il existe un problème dit de parité : on ne peut échanger juste deux coins ou deux arêtes (mais on peut interchanger deux coins ET deux arêtes). La position des arêtes et des premiers coins fixe donc la position des 2 derniers coins et il faut donc diviser le résultat par deux.
Ce qui donne bien : 8× 37 × 12 × 210 = 43 252 003 274 489 856 000
Les centres ne sont pas considérés dans ce calcul, car ce sont eux qui nous servent de points de repère.
Des versions modifiées du cube original, par exemple avec un motif imprimé sur ses surfaces, nécessitent, elles, une position spécifique de ces carrés centraux qui nous oblige à considérer l’orientation des centres. Chaque centre a quatre orientations possibles, l’orientation du dernier est comme d’habitude fixée par celle des précédents (à un demi-tour près) et il faut donc multiplier le nombre de positions du Rubik’s cube par 2*45 = 2048.
Méthodes de résolution
On peut tenter de chercher la solution au hasard, mais étant donnée l’espérance de vie humaine, ce n’est pas une solution viable. Si l'on admet qu'un être humain peut passer en revue en moyenne une combinaison par seconde, il lui faudrait en moyenne un temps cent fois supérieur à l'âge actuel de l'Univers (environ 5×10^17 secondes) pour réussir à trouver la bonne combinaison seulement grâce au hasard (4,3×10^19 secondes) : autrement dit absolument rien de physiquement réalisable. Il a donc fallu inventer des méthodes pour résoudre le cube. La légende veut qu’Ernő Rubik lui-même y ait passé plus d'un mois.
On peut manipuler le cube méthodiquement, selon des séquences de mouvements prédéfinies qui permettent de remonter le cube progressivement, c’est-à-dire de déplacer et d’orienter les petits cubes par étapes, sans perdre les fruits de son travail préalable.
Championnats et records
Il existe une World Cube Association qui organise des championnats suivant des règles précises : chaque candidat utilise son cube personnel (parfois lubrifié) et la position de départ est la même pour tout le monde. Le premier championnat du monde s’est déroulé à Budapest en 1982.
Le temps le plus rapide jamais réalisé officiellement est de 7.08 s, détenu par Erik Akkersdijk le 13 juillet 2008 au Czech Open 2008.
Le record officiel basé sur la moyenne de 3 cubes parmi 5 (excluant l’essai le plus rapide et le plus lent) est de 10,63 s. détenu par Tomasz Zolnowski, le 4 avril 2009 au Warsaw Open 2009.
Il existe également des records plus « exotiques » : yeux bandés (le "blindfold cubing"), avec une seule main, avec les pieds[3]…
Plusieurs personnes ont aussi réussi à résoudre un Cube 20×20×20 généré par ordinateur avec le logiciel gabbasoft. La France organise tous les ans un championnat de France à Paris (hôtel Novotel du Châtelet).
Divers
- Le Rubik’s Cube fait plusieurs apparitions dans la série animée les Simpson, notamment quand Homer est distrait par un cube en apprenant les commandes de la centrale dans Une belle simpsonnerie, quand Marge tente de résoudre le Cube pendant que le reste de la famille lui crie des conseils dans Une crise de Ned et quand Homer résout un panier plein de cubes après être devenu une personne d’intelligence normale (avec un QI de 105) dans Le Cerveau.
- Dans le film Armageddon (1998), Rockhound (joué par Steve Buscemi) résout un Cube pendant son entretien avec le psychologue de la base d’entraînement en disant « Facile. »
- En 2006, dans le film À la recherche du bonheur, Chris Gardner (Will Smith) se fait embaucher en épatant son recruteur en réalisant les six faces en quelques minutes. Will Smith a d’ailleurs réitéré son exploit sur le plateau du grand journal.
- Dans le film Eh mec ! Elle est où ma caisse ?, sorti en 2001, Jesse (Ashton Kutcher) et Chester (Seann William Scott) cherchent un disrupteur dimensionnel. Ils apprennent par la suite qu’il s’agit du Rubik’s Cube que Chester essaye de résoudre depuis le début de l’histoire. C’est d’ailleurs en le terminant qu’il active le disrupteur dimensionnel.
- Dans le film Flushed Away (Souris City), lorsque Rita revient sur son bateau "emprunté" par Roddy, celle-ci lui lance à la tête une kyrielle d'objets dont un Rubik's cube
- Le président américain Ronald Reagan était réputé pour sa persévérance au Rubik’s Cube. Son secrétaire à la défense Caspar Weinberger lui aurait lancé le défi au moment de son accession au pouvoir de l’achever à la fin de sa présidence.
- Il fait aussi une apparition dans Numb3rs, série télévisée alliant mathématiques et criminologie.
- Michel Gondry a publié sur Internet une vidéo le montrant résolvant le Rubik’s Cube avec ses pieds en un temps relativement court. En réalité, le film était truqué : il s’agissait d’un film où il mélangeait le cube passé à l’envers. L’illusion était consolidée par une introduction ou Michel Gondry exposait son exploit (passée à l’endroit et montée avant la prétendue résolution elle-même) et par le passage en arrière-plan d’un figurant qui marchait en réalité à reculons.
- En 2008, le Rubik's Cube fait partie des "trésors" du petit robot Wall-E dans le film homonyme. Il apparaît même sur une célèbre image promotionnelle du film.